Comment nos animaux voient-ils le monde ?
Comment nos chiens, nos chats voient-ils le monde qui les entoure ?
Cette question intéresse un très grand nombre d’entre nous… Beaucoup attribuent à nos animaux de compagnie une vision en noir et blanc… Et pourtant, la vision en noir et blanc est un mythe. En réalité, les animaux sont capables de discerner les couleurs mais leur perception des images et des couleurs est bien différente de la nôtre.
Afin de mieux comprendre ce que voient les animaux, voici quelques explications concernant la structure et le mode de fonctionnement de l’œil :
Structure de l’œil : Le fond de l’oeil est tapissé d’une fine membrane appelée rétine. Cette membrane est recouverte de photorécepteurs qui permettent de capter la lumière. Il existe deux types de photorécepteurs : – les bâtonnets grâce auxquels l’œil perçoit la lumière – les cônes qui permettent de distinguer les couleurs. La fovéa est la zone de la rétine où la concentration en photorécepteurs est la plus importante.
Tous les animaux ne voient pas de la même façon. La vision de chaque espèce est déterminée par 4 éléments :
Le champ de vision : C’est l’étendue d’espace que l’animal peut distinguer en fixant droit devant lui. Le positionnement des yeux influe sur le champ de vision qui peut être très différent d’un animal à l’autre.
L’acuité visuelle : c’est-à-dire la capacité à distinguer les détails avec netteté. Elle est, elle aussi, très variable selon les espèces animales et dépend de divers éléments tels que la taille de l’œil, le nombre de photorécepteurs présents sur la rétine… L’acuité visuelle de la grenouille, par exemple, est très mauvaise.
La perception des mouvements : Il s’agit de la capacité à distinguer ce qui bouge. Certains animaux compensent une très faible acuité visuelle par une très bonne perception des mouvements. C’est le cas de l’abeille qui distingue très peu les détails, qui a une vision bien moins bonne que celle de l’être humain mais perçoit très bien les mouvements et peut intégrer 300 images par seconde (ce qui est 15 fois supérieur à l’homme !).
Les couleurs et lumières : La couleur est une sensation produite par la lumière. Sa perception sera différente en fonction des photorécepteurs présents au fond de l’œil et de l’interprétation qu’en fait le cerveau.
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Voici un paysage vu par un humain…
© Illustration extraite du livre Zooptique de Guillaume Duprat aux éditions Seuil Jeunesse
Comparons-le maintenant à ce que voit divers animaux face à la même scène…
Voir à travers les yeux d’un chien…
Le chien est myope : il voit bien ce qui est près de lui mais tout ce qui est éloigné de plus de 5 mètres lui apparaît flou. Cette myopie est plus ou moins marquée selon les races : si le Berger allemand ou le Rottweiler sont très myopes, le Saluki l’est peu. Le chien a une meilleure perception des mouvements que l’homme. Alors que nous percevons 20 images par seconde, lui en perçoit 50. Cette très bonne perception des mouvements explique pourquoi le chien est attiré par tous les objets ou les êtres en mouvement, une particularité bien utile pour un prédateur comme lui ! Son champ de vision est plus large que le nôtre (240° contre 180°). Il a une vision en relief plutôt bonne, ce qui lui sert beaucoup lorsqu’il chasse et qu’il veut attraper une proie. Par contre, il a du mal à apprécier les distances de façon précise. Enfin, Il voit en couleurs, sauf le rouge. Les objets rouges sont perçus en vert ou bleu ! On dit qu’il est dichromate. D’une façon générale, les couleurs qu’il voit sont plus ternes que celles que nous distinguons. En revanche, sa vision dans la pénombre est meilleure que la nôtre.
© Illustration extraite du livre Zooptique de Guillaume Duprat aux éditions Seuil Jeunesse
Le monde vu par les chats…
Le chat, quant à lui, est complètement myope ! Il voit 5 fois moins bien que l’homme : au-delà de 75 cm il distingue très mal les détails et tout lui paraît flou ! Heureusement, ce grand chasseur a un champ de vision de 200°, une très bonne perception des mouvements et une excellente vision en relief (deux fois supérieure à celle du chien). Cela lui permet d’être très habile à la chasse et de capturer facilement les oiseaux, les souris… La rétine du chat comporte peu de cônes. Il distingue donc mal les couleurs et ne fait pas la différence entre le rouge et le vert, comme les daltoniens ! C’est un dichromate comme le chien. En revanche, sa rétine est très riche en bâtonnets et possède une sorte de miroir réfléchissant qui retient la lumière. C’est ce qui rend les yeux d’un chat brillants dans l’obscurité. Ce miroir et ce grand nombre de bâtonnets lui permettent de très bien voir dans la nuit au clair de lune ! Mais attention, si le chat est plongé dans le noir complet, sans aucune source de lumière, il ne voit rien !
© Illustration extraite du livre Zooptique de Guillaume Duprat aux éditions Seuil Jeunesse
Les yeux perçants de l’aigle…
L’aigle est un grand prédateur et a une vision très performante. Il repère facilement ses proies jusqu’à un kilomètre de distance ! Il possède trois zones de vision : Juste devant lui, ses yeux sont comme des jumelles qui grossissent 6 à 8 fois ce qu’il perçoit. Ceci est dû à la présence d’un million de photorécepteurs dans la fovéa. Sur la gauche et la droite, il a deux zones de vision bien moins performantes mais utiles pour distinguer ce qui est proche de lui. Son champ de vision est de 240° et sa vision en relief assez performante. Il distingue les mêmes couleurs que nous mais il est également capable de déceler les ultra-violets. Cette vision dans les ultras-violets lui permet de repérer les traces d’urines laissées par ses proies et donc de les traquer plus facilement ! L’arcade sourcilière de l’aigle lui donne un air féroce mais elle a, en réalité, un rôle protecteur : elle protège l’œil pendant le vol et diminue l’éblouissement en cas de fort ensoleillement.
© Illustration extraite du livre Zooptique de Guillaume Duprat aux éditions Seuil Jeunesse
Nous avons vu le monde à travers les yeux du chien, du chat et de l’aigle… Vous saurez désormais comment votre petit compagnon perçoit sa maison, son maître, la rue, les jardins… et qu’un champ de coquelicots ne lui apparaîtra pas en noir et blanc mais pas rouge non plus !
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Toutes les informations et les images de cet article sont tirées de l’excellent livre “Zooptique” de Guillaume Duprat aux Éditions du Seuil jeunesse. Si vous souhaitez en connaître davantage sur la vision du cheval, de la vache ou encore des reptiles et des insectes, n’hésitez pas à lire ce très bel ouvrage, il vaut le coup d’œil !!!