Les parasites externes des animaux de compagnie
Les parasites externes des chiens et chats
Nos animaux de compagnie peuvent être la cible de différents parasites qu’il est important de connaître afin de mieux les combattre.
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1/Les puces
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Les puces constituent le parasite externe des chiens et des chats le plus fréquent.
Quelques chiffres qui font réfléchir :
-1 femelle peut pondre 50 œufs par jour pendant 50 à 100 jours
-1 puce vit en moyenne 100 jours
-les œufs tombés au sol éclosent en larve en 3 à 7 jours
-ces larves se transforment en puces adultes en 2 semaines à 1 mois (plus rapidement si des animaux sont présents)
-en l’absence d’animaux à piquer, les larves peuvent survivre plusieurs mois.
La pulicose se traduit par des démangeaisons, des boutons et des croûtes. On ne voit pas toujours les puces adultes sur l’animal, mais on peut parfois repérer leurs excréments qui se présentent sous forme de petits débris (parfois en forme de virgule) de couleur marron foncé/noirâtre, constitués de sang digéré. Sur les chats, qui se toilettent beaucoup, il peut être très difficile de voir des puces car elles sont ingérées régulièrement.
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La dermatite par allergie aux piqûres de puces, provoquée par la salive, se caractérise chez le chien par des démangeaisons et des lésions au niveau du dos, des lombes, de la queue et de la face interne des cuisses, avec parfois des réactions inflammatoires suintantes très douloureuses. L’intensité des symptômes est indépendante du nombre de puces sur l’animal: une seule piqure de puce peut parfois provoquer un tableau clinique impressionnant.
Chez le chat, on trouve différentes formes cliniques :
- une alopécie auto-induite : le chat se lèche jusqu’à casser et perdre ses poils.
- une dermatite miliaire : apparition de boutons et de fines croûtes plus ou moins importantes, plus communément observées sur le dos ou le cou.
- des plaques éosinophiliques: ont l’apparence de plaques en relief, fermes, très rouges, souvent ulcérées et ont un caractère inflammatoire extrêmement marqué.
- un granulome linéaire (granulomes éosinophiliques disposées dans une configuration linéaire, en partie caudale des membres postérieurs ou plus rarement sur le cou, le thorax, les membres antérieurs.
- ou du prurit cervico-facial (démangeaisons dans les régions du cou et de la face).
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Elles possèdent en outre un rôle pathogène indirect réel et méconnu. Elles sont vectrices de parasites internes (Dipylidium caninum par exemple: le ténia), ou de bactéries comme l’agent responsable de la maladie des griffes du chat (Bartonella henselae).
Le meilleur traitement est une prévention tout au long de l’année, dans le but d’éviter une infestation du milieu extérieur. Il existe différents moyens de traitement à adapter au cas par cas selon le nombre d’animaux à traiter, la facilité d’emploi du traitement, leur mode de vie, et s’ils sont ou non allergiques aux piqûres de puces.
On peut citer notamment des traitements sous forme de pipettes à appliquer sur la peau du cou, à action externe ou interne, de sprays, de shampoings, de comprimés, ou de colliers. La plupart associent une action sur les puces présentes sur l’animal à une action sur le développement des stades larvaires dans l’environnement. Dans certains cas il peut être conseillé de traiter spécifiquement l’environnement à l’aide de fogger. Le rythme d’application est fonction des symptômes des animaux, mais en général, il faut renouveler le traitement tous les mois (excepté pour le collier).
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2/Les tiques
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Ce sont des acariens qui se nourrissent du sang des animaux. On les trouve dans les herbes et broussailles, et se multiplient à des températures comprises entre 0°C et 20 °C, ce qui explique leur présence pratiquement toute l’année dans nos régions tempérées.
Elles se fixent sur la peau après s’être accrochées dans la fourrure, et se gorgent de sang pendant plusieurs jours, avant de se détacher pour aller pondre dans le milieu extérieur. Elles peuvent transmettre des maladies potentiellement graves voire fatales aux chats et aux chiens:
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- La Piroplasmose ou Babésiose :
Cette maladie est liée à des parasites (les piroplasmes) que la tique transmet à l’animal lorsqu’elle le mord. Ces parasites détruisent ses globules rouges : il s’agit de la phase d’ « hémolyse » qui peut entraîner une anémie (manque de globules rouges) plus ou moins sévère. Cette hémolyse est toxique pour les autres organes qui montrent alors des signes de défaillance (insuffisance rénale, toxicité pour le foie…) Dans les cas les plus sévères, la piroplasmose peut causer le décès de l’animal.
Les symptômes les plus classiques d’une piroplasmose sont: fièvre, abattement, urines marrons.
- L’Ehrlichiose
Cette maladie est liée à des bactéries (Ehrlichia canis) que la tique transmet à l’animal lorsqu’elle le mord. Elle se traduit par un abattement, de la fièvre, des douleurs articulaires… Au niveau sanguin, on note souvent une diminution des cellules sanguines (globules blancs et rouges, plaquettes) par atteinte de la moëlle osseuse. Dans les formes les plus graves, l’animal peut décéder.
. - La Maladie de Lyme ou Borréliose :
Cette maladie, commune à l’homme et à l’animal, est due à une bactérie (Borrelia burgdorferi) transmise par les tiques. Elle peut causer une augmentation de la taille des ganglions, une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, des problèmes cutanés, nerveux… voire le décès de l’animal.
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La prévention apparaît donc comme primordiale au regard de ces maladies à prendre très au sérieux. Le but est d’éviter au maximum leur fixation, ou de provoquer leur chute et leur mort le plus rapidement possible, notamment avant qu’elles n’aient le temps d’injecter un éventuel agent pathogène.
Pour cela, il existe plusieurs produits, à choisir selon certains critères : ces produits doivent
-Être efficace contre les tiques ! En effet, certains anti-parasitaires actifs sur les puces ne le sont pas sur les tiques.
-Avoir un effet rémanent, en général un mois, voire plusieurs mois pour les colliers.
-Avoir une bonne résistance à l’eau.
–Ne pas être toxique ! Ne jamais utiliser de pyréthrinoïdes sur les chats. (ADVANTIX)
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Si vous découvrez une tique sur votre animal, retirez-la au plus vite. Un crochet prévu à cet effet permet de la retirer en toute sécurité, sans risquer de laisser la tête. On peut parfois observer un petit granulome à l’endroit où la tique était fixée, ce qui est sans danger pour l’animal, et disparaîtra rapidement. En revanche, si vous observez un abattement, une fièvre, des urines foncées, contactez-nous au plus vite…
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3/Les aoûtats (Trombiculose)
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Il s’agit d’acariens saisonniers dont les larves viennent se nourrir sur les animaux ou sur les hommes. Leur cycle évolutif dure 2 à 12 mois. Il existe plusieurs générations d’aoûtats à la belle saison, de mars à octobre. Le temps du repas est de 3 à 4 jours. Une fois gorgée, la larve quitte l’hôte pour muer en nymphe, puis en adulte. Les adultes se reproduisent et pondent des œufs au bout de 8-10 jours ; ils survivent plusieurs semaines dans le milieu pendant l’été, et entrent en diapause à la fin de l’automne pour se réactiver au printemps suivant. Les œufs éclosent rapidement, libérant des larves à jeun, seul stade parasite, qui recherchent activement des hôtes pour se nourrir. Elles résistent plusieurs semaines à plusieurs mois au jeûne.
La contamination se fait exclusivement à partir du milieu extérieur (jardin, broussailles, haies, bosquets…) le plus souvent vers la fin de l’été dans nos régions.
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La salive des aoûtats est très irritante voire allergisante, ce qui provoque des démangeaisons importantes, un léchage, avec des zones érythémateuses et parfois sans poils. Si l’animal ne s’est pas beaucoup léché, on peut voir les parasites sous forme de petites grappes orange vif. Les localisations préférentielles sont : entre les doigts, les pavillons auriculaires, les babines, les aisselles, le pli de l’aine. Le prurit persiste quelques jours après la disparition des parasites.
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Le traitement le plus efficace est à base de shampoings anti-parasitaires pour les chiens uniquement car toxiques chez le chat. Pour ce dernier, on utilise des sprays à pulvériser directement sur les zones infestées. Les applications doivent être répétées pendant la période à risque.
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4/ Les poux (phtiriose)
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Il s’agit d’insectes broyeurs ou piqueurs, dont les adultes s’accrochent au pelage grâce à une griffe située à l’extrémité de chaque patte. Ils se localisent plutôt à la base des poils sur le cou et le dos, parfois sur la tête et la face externe des pavillons auriculaires. Ce sont des parasites permanents qui se nourrissent par piqûre et ingestion de sang et de lymphe, ou en consommant des squames, des débris cutanés. Ils restent en surface et peuvent se déplacer assez vite, ce qui rend leur observation difficile.
Les femelles pondent à la base des poils des œufs (lentes) blanchâtres, fixés au poil. Ces œufs éclosent en 6 jours. La durée du cycle est en moyenne de 3 semaines, jusqu’à obtention d’un pou adulte. Chaque femelle pond environ 300 œufs et vit 6 à 8 semaines.
Les poux craignent le froid et la chaleur, ils résistent peu de temps dans le milieu extérieur, 3-4 jours maximum, ce qui reste suffisant pour contaminer d’autres animaux.
Les animaux infestés présentent un pelage terne, des squames, des papules et des croûtes, avec un prurit variable.
Le traitement est le même que celui des puces, avec toutefois des applications plus répétées (tous les 15 jours au lieu d’un mois, pendant 4 à 6 semaines). En collectivité ou lors de contamination massive, on peut parfois conseiller la tonte des animaux concernés.
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Il existe de nombreux autres parasites externes, comme les démodex, les gales, les cheyletielles, dont le diagnostic et le traitement nécessitent une consultation et un suivi approfondis. (cliquer ici pour en savoir plus)
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A travers cette présentation, on peut constater que le point commun à toutes ces parasitoses est le prurit (démangeaisons). Il convient donc de bien examiner la peau et le pelage de nos animaux dès lors qu’ils se grattent. Le maître mot en matière de parasites externes reste avant tout la prévention, à l’aide de différents moyens que l’on choisira en fonction des animaux à traiter, de la facilité d’application, de leur pelage, de leur mode de vie, etc… tout en respectant la durée d’action du traitement utilisé.